Avec le "K" de Dino Buzzati

Comment certaines de nos croyances peuvent gâcher notre existence.. .

Je n’aimerais pas du tout arriver à l’approche de la mort et me rendre compte que je suis passée à côté de ma vie, à cause d’un malentendu. 
Ceci explique sans doute ma fascination pour la nouvelle du «K » de Dino Buzzati.
En à peine huit pages, l’auteur nous raconte comment le héros de cette histoire, Stefano Roi, a gâché sa vie à cause d’une croyance dont il va découvrir, juste avant de mourir, qu’elle était totalement fausse !


L’histoire est celle-ci :


Joie et émerveillement


Pour ses 12 ans, Stefano Roi demande à son père qui est capitaine au long cours, de l’emmener à bord de son voilier. 
Sur le bateau, Stefano est fou de joie : c’est la naissance d’une vocation !


Obstacle à la réalisation d'un désir


Stefano est à la proue du navire quand il aperçoit au loin une sorte de squale qui émerge par intermittence.

Quand il l’apprend, son père est accablé. Il dit à son fils que cette chose est un« K», un monstre marin, plus astucieux que l’homme, qui choisit sa victime et la poursuit jusqu’à ce qu’il parvienne à la dévorer. 
Or Stefano a été choisi comme victime car, dit-on, personne n’a jamais pu apercevoir le « K » si ce n’est sa future victime ou quelqu’un de sa famille. 


Réaction : évitement


Le père commande prestement au voilier de faire demi-tour afin de ramener Stefano sur la terre ferme.
Puis, il l’envoie étudier loin de la mer avec ces paroles : « Le métier de marin n’est pas fait pour toi, mon fils. Il faut te résigner. Bah ! à terre aussi tu pourras faire fortune . »


Résignation


Quand il revient voir ses parents pour les vacances, Stefano se rend sur la plage  afin de vérifier si le « K » est toujours là.
Malheureusement, le squale est bien là, à l’horizon, qui semble l’attendre. 
Stefano se résigne donc : il trouve un emploi bien rémunéré dans une entreprise en ville, mais il n’est pas heureux.


Une vie à fuir


Stefano n’a que 22 ans quand il décide, malgré tout, de reprendre l’activité de capitaine au long cours de son père qui vient de mourir. 

Il devient riche et admiré pour ses qualités de marin. 

Mais il est rongé par la terreur car le « K » est toujours dans son sillage, le contraignant à fuir, fuir toujours… 

Le temps passe dans cette fuite incessante et, un jour, Stefano est vieux et épuisé. Il sent que la mort approche.

Alors, il décide d’aller à la rencontre du "K", son fidèle ennemi.

Il embarque dans une chaloupe, rame jusqu’à lui, et brandit son harpon en lui criant : « Je me suis décidé à venir à toi (…) maintenant à nous deux ! »

Mais, le « K », lui aussi vieux et épuisé. 

Il lui dit qu'il ne le pourchassait pas pour le dévorer, bien au contraire !  En effet, le prince des mers l’avait chargé de lui remettre la fameuse perle des mers, celle qui donne à celui qui la possède : fortune, puissance, amour, et paix de l’âme…


Conclusion des protagonistes


« Hélas ! (dit Stefano) en hochant la tête tristement. Quelle pitié ! J’ai seulement réussi à gâcher mon existence et la tienne… »
« Adieu, mon pauvre homme » lui répondit le « K ».


Ma conclusion


Oui, pauvre de nous qui fuyons ce qui nous attire dans l’existence par peur d’un danger imaginaire ! Pauvre de nous, aussi, qui ne nous donnons pas la peine de vérifier les véritables intentions de l’autre !

Comme Stefano, nous avons des croyances qui nous empêchent de réaliser pleinement nos rêves.

Elles peuvent être véhiculées par nos parents, provenir d’un groupe auquel nous sommes reliés. Le plus souvent, notre mental les a forgées dans notre enfance pour nous protéger de nos peurs alors que nous étions vulnérables.

Ces croyances sont des murs qui nous empêchent d’oser sereinement un parcours de vie qui aurait du sens pour nous.

Ces croyances paraissent tellement réelles que nous avons du mal à les identifier comme telles : nous les tenons pour vraies. Elles nous disent de nous montrer réalistes, que l’on ne fait pas ce que l’on veut dans la vie, qu’il faut bien se résigner…

 

Mes croyances me délivrent des messages anxiogènes quand je me montre audacieuse.
Alors, je relis « le K » puis je dis ceci à mon égo, ma construction mentale qui a créé ces fables : 

« Je te remercie de vouloir me protéger. Je te rassure, je suis désormais capable de décider seule ce qui est bon pour moi. Ces peurs ne sont rien à côté de la pire chose qui pourrait m’arriver : découvrir trop tard que je suis passée à côté d'une existence épanouissante à cause d’un terrible malentendu ! »

Avec le "K" de Dino Buzzati

Comment certaines de nos croyances peuvent gâcher notre existence.. .

Je n’aimerais pas du tout arriver à l’approche de la mort et me rendre compte que je suis passée à côté de ma vie, à cause d’un malentendu. 


Ceci explique sans doute ma fascination pour la nouvelle du «K » de Dino Buzzati.
En à peine huit pages, l’auteur nous raconte comment le héros de cette histoire, Stefano Roi, a gâché sa vie à cause d’une croyance dont il va découvrir, juste avant de mourir, qu’elle était totalement fausse !


L’histoire est celle-ci :


Joie et émerveillement


Pour ses 12 ans, Stefano Roi demande à son père qui est capitaine au long cours, de l’emmener à bord de son voilier. 
Sur le bateau, Stefano est fou de joie : c’est la naissance d’une vocation !


Obstacle à la réalisation d'un désir


Stefano est à la proue du navire quand il aperçoit au loin une sorte de squale qui émerge par intermittence.


Quand il l’apprend, son père est accablé. Il dit à son fils que cette chose est un« K», un monstre marin, plus astucieux que l’homme, qui choisit sa victime et la poursuit jusqu’à ce qu’il parvienne à la dévorer. 


Or Stefano a été choisi comme victime car, dit-on, personne n’a jamais pu apercevoir le « K » si ce n’est sa future victime ou quelqu’un de sa famille. 


Réaction : évitement


Le père commande prestement au voilier de faire demi-tour afin de ramener Stefano sur la terre ferme.


Puis, il l’envoie étudier loin de la mer avec ces paroles : « Le métier de marin n’est pas fait pour toi, mon fils. Il faut te résigner. Bah ! à terre aussi tu pourras faire fortune. »


Résignation


Quand il revient voir ses parents pour les vacances, Stefano se rend sur la plage  afin de vérifier si le « K » est toujours là.
Malheureusement, le squale est bien là, à l’horizon, qui semble l’attendre. 


Stefano se résigne donc : il trouve un emploi bien rémunéré dans une entreprise en ville, mais il n’est pas heureux.


Une vie à fuir


Stefano n’a que 22 ans quand il décide, malgré tout, de reprendre l’activité de capitaine au long cours de son père qui vient de mourir. 


Il devient riche et admiré pour ses qualités de marin. 


Mais il est rongé par la terreur car le « K » est toujours dans son sillage, le contraignant à fuir, fuir toujours… 


Le temps passe dans cette fuite incessante et, un jour, Stefano est vieux et épuisé. Il sent que la mort approche.

Alors, il décide d’aller à la rencontre du "K", son fidèle ennemi.


Il embarque dans une chaloupe, rame jusqu’à lui, et brandit son harpon en lui criant : « Je me suis décidé à venir à toi (…) maintenant à nous deux ! »


Mais, le « K », lui aussi vieux et épuisé. 

Il lui dit qu'il ne le pourchassait pas pour le dévorer, bien au contraire !  En effet, le prince des mers l’avait chargé de lui remettre la fameuse perle des mers, celle qui donne à celui qui la possède : fortune, puissance, amour, et paix de l’âme…


Conclusion des protagonistes


« Hélas ! (dit Stefano) en hochant la tête tristement. Quelle pitié ! J’ai seulement réussi à gâcher mon existence et la tienne… »
« Adieu, mon pauvre homme » lui répondit le « K ».


Ma conclusion


Oui, pauvre de nous qui fuyons ce qui nous attire dans l’existence par peur d’un danger imaginaire ! Pauvre de nous, aussi, qui ne nous donnons pas la peine de vérifier les véritables intentions de l’autre !


Comme Stefano, nous avons des croyances qui nous empêchent de réaliser pleinement nos rêves.


Elles peuvent être véhiculées par nos parents, provenir d’un groupe auquel nous sommes reliés. Le plus souvent, notre mental les a forgées dans notre enfance pour nous protéger de nos peurs alors que nous étions vulnérables.


Ces croyances sont des murs qui nous empêchent d’oser sereinement un parcours de vie qui aurait du sens pour nous.


Ces croyances paraissent tellement réelles que nous avons du mal à les identifier comme telles : nous les tenons pour vraies. Elles nous disent de nous montrer réalistes, que l’on ne fait pas ce que l’on veut dans la vie, qu’il faut bien se résigner…


Mes croyances me délivrent des messages anxiogènes quand je me montre audacieuse.


Alors, je relis « le K » puis je dis ceci à mon égo, ma construction mentale qui a créé ces fables : 

« Je te remercie de vouloir me protéger. Je te rassure, je suis désormais capable de décider seule ce qui est bon pour moi. Ces peurs ne sont rien à côté de la pire chose qui pourrait m’arriver : découvrir trop tard que je suis passée à côté d'une existence épanouissante à cause d’un terrible malentendu ! »

par Claire Terradot 3 avril 2023
Manifeste pour la médiation ! Et si...